La situation
La question du logement et des femmes est principalement englobée dans la problématique de la précarité. En effet, les femmes ont, encore de nos jours, moins de revenus au cours de leur vie (écart salarial, temps partiels, emplois précaires, carrière en dents de scie (souvent en lien avec l’arrivée des enfants dans la famille), niveau de protection sociale (chômage, pensions), discrimination à l’embauche, impacts directs liés aux mesures d’austérité…). Pourtant, l’accès à un logement est un des facteurs les plus importants de précarité, voire de pauvreté.
Nos constats à travers des témoignages et des analyses :
il existe en Brabant wallon particulièrement une pénurie de logements au loyer accessible et décent (qualité, salubrité, taille, isolation…) ;
le logement public est insuffisant, avec des listes d’attente interminables (habitations sociales, AIS (Agence Immobilière Sociale), logements d’urgence, logements de transit, logements à loyer modéré, maisons de repos (et de soin)… (En Wallonie, 61% des locataires sociaux sont des femmes1)
le coût de l’énergie couplé au fait que les logements (publics et privés) soient très peu isolés amène les femmes à devoir faire le choix entre des postes tous nécessaires, telle la santé ;
les femmes rencontrent également des attitudes discriminatoires (préjugés sexistes) de la part des bailleurs par le simple fait qu’elles sont femmes (peur de n’avoir pas de logement entretenu, mauvaise image des mères monoparentales « déficitaires », harcèlement…).
De plus, les situations de vie des femmes ont un réel impact dans le mal-logement au féminin :
- les jeunes, obligées soit de rester chez leurs parents à la sortie des études, faute de revenu suffisant (ce qui fait reculer leurs perspectives d’avenir) soit de quitter le Brabant wallon pour s’installer dans une province moins coûteuse en terme de logement. On arrive parfois à devoir cohabiter avec plusieurs générations (enfants, mère, grands-parents) ;
- les séparations qui amènent parfois l’urgence dans le choix d’un logement (trop petit, insalubre, éloigné des services publics…)
- certaines femmes n’ayant pas de revenu suffisant ne peuvent pas quitter leur conjoint même si elle-même ou le couple le désire (c’est évidemment encore plus criant pour les femmes victimes de violences conjugales) ;
- les familles monoparentales (ou recomposées), pour la majorité des mères, avec ces difficultés qui peuvent être accentuées (le ménage monoparental constitue le groupe statistique le plus important à connaître des « problèmes de logement »);
- les aînées sont également fragilisées dans leur droit au logement (les femmes ont une espérance de vie est plus élevée que celle des hommes mais une pension bien moins élevée) et subissent de plein fouet la privatisation des maisons de repos (et soin) et de services permettant le maintien à domicile.
Il apparaît également que cette problématique touche plus spécifiquement certains groupes de femmes davantage fragilisés : les mères monoparentales, les aînées, les jeunes, les femmes à mobilité réduite et les étrangères.
Des solutions pourraient être mises en place !
- La suppression du statut de cohabitant-e (en majorité des femmes) ce qui pourrait permettre aux jeunes et aux moins jeunes de se partager un logement à moindre frais tout en conservant ses droits (colocation, habitat kangourou, habitat groupé, habitat solidaire…)
- ces alternatives doivent être accessibles financièrement à toutes ;
- il est également important que les communes et la province développent des politiques énergétique et durable, de mobilité et d’urbanisme qui soutiennent les familles précarisées ;
- plus de contrôle pour détecter ce qui est illégal dans les locations
- une régulation des loyers et des prix d’achat;
- plus d’information sur la législation et services existant en matière de logement ;
- …
Nous ne pouvons pas juste activer des leviers en matière de lutte contre la précarité, nous devons également agir du côté du logement en tant que tel. En effet, il ne faut pas oublier que le logement est une partie considérable dans les charges de tout individu. Les deux actions doivent se combiner. N’oublions pas que le logement est un droit pour tous.
Localisation : Femmes Prévoyantes Socialistes, rue Saint-André, 1 à 1400 Nivelles
Personnes Contacts:
- Anne Gérard – Femmes Prévoyantes Socialistes – 010 24 37 24 – anne.gerard@mutsoc.be
- Hyacinthe Gigounon – Vie Féminine Brabant wallon – 067 84 13 75 – responsable-brabant-wallon@viefeminine.be