À l’occasion de la journée mondiale de l’habitat, le Collectif citoyen pour le Droit Au Logement de Charleroi s’est associé à un tissu d’associations régionales pour organiser la première marche du vide sur le territoire carolo.
Cette version plutôt inédite visait un public estudiantin, dont notamment des futur·es travailleur·euses de première ligne. Le contexte de Charleroi est, malheureusement, propice à la réflexion sur la vacance immobilière. La presse fait mention de quelque 18 500 logements vides sur l’entité, tandis que les pouvoirs locaux mentionnent que seuls 144 logements vides sont, à l’heure actuelle, identifiés de manière avérée. Face à ces divergences statistiques, quoi de mieux que de se rendre compte physiquement de l’ampleur du phénomène en arpentant le centre-ville à la recherche de ces nombreux lieux sans vie ?
Une petite centaine de participant·es se sont réuni·es sur l’esplanade de la gare centrale pour le mot d’introduction suivi d’un briefing concernant le parcours et les animations prévues par les associations porteuses de l’évènement.
Répartis en petits groupes, les participant·es ont été invité·es à parcourir la boucle méticuleusement élaborée par l’organisation. Sur le trajet, les associations partenaires se sont installées à des endroits stratégiques et ont proposé des animations concernant la notion d’habitat, de propriété privée ou encore de gentrification, tout en conservant en filigrane le droit fondamental de chacun et chacune de se loger dignement.
L’évènement a notamment été soutenu et animé par des associations de grande qualité telles que Action Vivre Ensemble, ATD quart-monde, Bithume, Culture et développement Hainaut, DAL et Solidarités Nouvelles, L’ilot, RWDH, RWLP et Vie Féminine, ce qui témoigne d’un intérêt certain d’une importante partie du tissu associatif pour les questions liées à l’habitat.
Conjointement aux animations fixes, des comédien·nes vêtu·es d’habits de bourgeois·es et muni·es de pancartes ont scandé des slogans « anti pauvres » tout en simulant une spéculation outrancière sur les bâtiments décrépis situés sur le parcours. Cette animation mouvante avait pour objectif d’orienter les groupes et, également, de susciter l’intérêt des passant·es en vue d’ouvrir le dialogue. Bien que les forces de l’ordre ait peu apprécié cette démarche, elle a néanmoins remporté un franc succès tout comme la marche dans son ensemble.
Cette marche du vide n’a pas été une simple promenade engagée. Il s’agissait véritablement d’un appel à l’action. Le groupe organisateur a porté une série de revendications pour une politique du logement plus juste et a permis, à quelques jours des élections, de sensibiliser un public estudiantin peu averti à la problématique de l’inoccupation et au thème de l’habitat en général.


